Vous faites face à une crise et espérez passer inaperçu dans la presse ? Voici les 7 facteurs qui peuvent inciter les médias à relayer votre mésaventure.
Le contrôle de l’information devient un enjeu crucial durant une période de crise et les médias de masse jouent un rôle important. Il n’existe pas de règle unique et automatique pour déclencher la couverture d’une crise ! Les médias cherchent avant tout à intéresser leurs audiences. Leur objectif est d’informer les téléspectateurs, auditeurs ou lecteurs d’un évènement qui répondra à certains critères :
1- Le facteur humain et la possibilité de s’identifier aux victimes
S’il y a mort d’homme ! C’est souvent l’élément déclencheur pour que les médias cherchent à en savoir plus. Un accident industriel ne sera relayé que s’il y a des blessés, des morts ou s’il y a un impact environnemental. Ils chercheront à savoir l’âge de la victime et si elle est père ou mère de famille. S’il s’agit d’enfants ou de personnes âgées, la situation peut être encore plus dramatique car ce sont des personnes plus vulnérables, qui développeront l’empathie de l’auditoire. Voilà des informations qui feront facilement la Une des journaux.
2- La proximité géographique de l’évènement
Cette règle journalistique, s’appelle » la loi du mort au kilomètre « . Elle présume que plus les victimes sont éloignées, moins elles susciteront d’empathie. Les faits-divers proches géographiquement seront davantage médiatisés qu’un évènement plus grave qui aura lieu à l’étranger. Il peut y avoir 1000 morts en Afghanistan, s’il y a un mort chez nous, les médias en parleront davantage. Ces derniers feront éventuellement une brève sur l’info secondaire. Cette loi peut être contredite s’il y a un habitant de votre zone qui se trouve parmi les victimes d’un évènement survenu à l’étranger.
3- La proximité d’intérêt de l’évènement
Quand il y a un intérêt commun pour toute la population ou que l’information devra modifier les comportements. La chlordécone par exemple aux Antilles, qui fait l’objet d’un feuilleton médiatique. Chaque évènement lié sera systématiquement relayé dans les médias. Il y a également des sujets de société comme la vie chère, la santé, la retraite, l’eau ou encore la mise en place d’un drapeau. L’exemple de la Collectivité Territoriale de Martinique qui doit systématiquement justifier les étapes du projet, mais fait également l’objet de critiques relayées dans les médias. Ils l’appellent déjà » l’affaire du drapeau « .
4- La force des images
Si l’évènement peut-être mis en scène, par la captation d’images exceptionnelles (inondation, mobilisation, feu, accident…). La télévision nous abreuvera de ces images, les quotidiens vont illustrer leurs discours, les sites web vont augmenter leurs pages vues avec un nombre illimité de photos et même les radios vont pouvoir projeter la scène. Dans une société médiatique, une image est plus parlante qu’un long discours. Les mouvements de grève et les mobilisations par exemples, les médias feront avant tout un focus sur la foule, les panneaux explicites, mais aussi, le nombre de manifestants. L’idée sera de mettre en avant l’ampleur du mouvement. Cela pourra être également une rivière polluée avec des poissons qui flottent à cause des rejets d’une activité industrielle. Des images qui touchent !
5- Le mauvais usage des réseaux sociaux
L’utilisation massive des médias sociaux fait perdre aux journalistes leur pouvoir de contrôle de l’information. Et parfois, il arrive qu’une crise naisse de ceux-ci. Cela peut avoir des conséquences encore plus virales que par les médias généralistes. Un client mécontent, un ancien employer, un influenceur ou encore un troll peut chercher à obtenir réparation d’un préjudice ou simplement chercher à vous faire du tort. Vous devez prioriser la gestion de vos réseaux sociaux et ne surtout pas ignorer les faits. La crise pourra rester uniquement sur les réseaux et pour autant avoir un impact néfaste sur votre image. Les médias traditionnels n’hésiteront pas à relayer l’info, tout en cherchant à en savoir plus sur le fond du problème.
6- Les relais des personnes influentes
Nous le voyons de plus en plus, des représentants d’associations ou des hommes politiques cherchent parfois à relayer un fait important. Ils se font alors porte-parole d’une problématique et contactent directement les médias. Il peut s’agir également d’associations de protection de l’environnement qui relèvent une problématique et qui n’hésiteront pas à entacher l’image d’une entreprise ou d’une collectivité qui a un projet de construction en bord de mer ou dans une zone protégée. Si vous savez qu’un projet pourrait être de nature à éveiller les soupçons de certains, vous devrez leur faire part de votre projet en amont pour éviter ce type de relais.
7- La simplicité de compréhension du conflit
Vous avez sans doute compris que les informations diffusées TV ou radio sont très courtes, environ 1min30 à 2min30. Il faut donc que l’histoire soit simple à raconter. Même pour les journaux qui peuvent avoir plus d’espace, il faut que les enjeux soient faciles à comprendre. Par exemple, s’il y a des opposants, avec d’un côté » les gentils » et de l’autre » les méchants « . Le journaliste doit pouvoir rendre son information accessible à un enfant de 7 ans et raconter » l’histoire » avec des mots simples.
Sachez que le média cherchera systématiquement l’avis des deux parties. Pour une entreprise, cela peut être les salariés en conflit et le représentant de l’entreprise. C’est pour cela que vous devez être prêt à prendre la parole en toutes circonstances. La pire des choses pour l’image que l’on entend souvent en fin de reportage : » La direction n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet « .
La seule règle à suivre, préparez-vous à prendre la parole en cas de crise !
Voici 2 articles qui peuvent vous y aider :
Le premier vous présente les règles à respecter dans une interview pendant une crise :
Le second, vous prépare à la technique de la prise de parole de manière générale :
https://adline-conseil.com/10-techniques-pour-maitriser-votre-prise-de-parole-en-public/
